Casque Hifiman HE1000 Stealth : la haute-fidélité incarnée

Neuf ans plus tard et après différentes itérations, voici la dernière version en date du casque Hifiman HE1000 inaugurant un nouveau système d’aimants appelé Stealth, qu’on retrouve sur d’autres références de la marque. Son objectif a été d’améliorer encore la qualité de restitution sonore afin que le HE1000 conserve le plus longtemps possible sa réputation de casque Hi-Fi haut de gamme.

Le catalogue Hifiman comporte plusieurs dizaines de références à tous les tarifs puisque la plus accessible démarre autour de 150 €. Tous ces casques utilisent les fameux transducteurs planaires. La plupart sont de type fermé mais il existe tout de même quelques modèles clos pour satisfaire ceux qui ont besoin du maximum d’isolation acoustique. Le HE1000 Stealth est donc un casque classique chez Hifiman, planaire et ouvert, sûrement l’un des plus représentatifs de la gamme.

Présentation générale du HE1000 Stealth

Le HE1000 Stleath est un savant mélange d’aluminium, de bois et de cuir. Malgré des oreillettes de grand diamètre, l’ensemble reste aérien grâce à l’emploi d’un arceau aux branches fines. Ce dernier est constitué de deux parties distinctes : l’arceau principal en métal et un bandeau en cuir perforé qui repose sur la tête. Ce dernier est réglable sur huit niveaux. Hifiman précise que les parties en métal sont polies à la main.

L’arceau se termine par les branches montées sur un pivot pour une adaptation optimale à toutes les morphologies. Elles peuvent tourner à 360° car elle ne sont pas contraintes par un câble traversant l’arceau. En effet, chaque oreillette a sa prise et son câble. Cependant, bien qu’il soit possible de positionner ainsi le casque à plat, Hifiman ne fournit pas de boîte de rangement.

Le HE1000 étant un casque ouvert, il n’y a pas de coque externe mais une grille horizontale laissant s’échapper les ondes sonores. Elle participe autant à la structure qu’au design particulier du casque que l’on retrouve à l’identique sur d’autres modèles de la marque. L’arrière des oreillettes est donc fait de métal tandis que la tranche est recouverte d’un placage en bois. Quant aux pads, ils sont recouverts de cuir sur leur pourtour et de tissu pour la partie en contact avec la tête.

Sous la grille extérieure comme à l’intérieur des pads, un tissu acoustique protège le transducteur de toute introduction de poussière, tout en le laissant libre de s’exprimer vers l’avant comme vers l’arrière. C’est donc un haut-parleur planaire constitué d’un diaphragme ultra-fin puisqu’il se mesure en nanomètres. Le conducteur électromagnétique qui lui est relié mesure moins d’un micron. L’équipement mobile peut difficilement être plus léger.

Le concept d’aimant « Stealth » repose sur un ensemble de barres horizontales suffisamment espacées pour ne pas obstruer le son émis à l’arrière du transducteur. L’objectif est ici de réduire la distorsion en évitant toute sorte d’interférences. Comparativement à d’autres transducteurs planaires concurrents, celui créé par Hifiman est asymétrique. Les aimants sont assez puissants pour être placés uniquement à l’arrière de la membrane et ainsi délivrer sans obstacle un son cohérent aux tympans placés à quelques dizaines de millimètres.

Utilisation du HE1000 Stealth

Chaque oreillette a sa prise mini-jack 3,5 mm, ce qui permet de choisir son câble. Hifiman en a placé deux dans la boite. Le premier est asymétrique, avec un connecteur jack 6,35 mm à son extrémité, tandis que le second autorise une liaison symétrique grâce à un connecteur XLR4. Si vous le souhaitez, vous pouvez aller plus loin en utilisant votre propre câble, terminé par deux prises jack 6,35 mm par exemple. Cependant, faites attention à la dimension des prises 3,5 mm sur le casque qui sont de type courtes. Certains de nos câbles pour casque sur mesure ayant des prises 3,5 mm longues ne rentrent pas dans le HE1000 alors qu’ils s’adaptent très bien à des casques Focal ou Beyerdynamic.

Autre avantage, et pas des moindres, des câbles d’origine Hifiman : ils mesurent 2,5 mètres. C’est assez rare pour être souligné. Les câbles pour casques filaires sont en effet souvent courts, trop courts, de l’ordre de 1,5 mètre. Cela ne laisse pas assez de liberté de mouvement lorsque l’on se trouve bien installé dans son canapé, le système audio n’étant pas toujours situé juste à côté.

L’impédance de 32 ohms est basse, ce qui facilite habituellement l’usage avec n’importe quel amplificateur casque, voire un smartphone. Mais la sensibilité est plutôt faible avec 93 dB seulement. Le HE1000 Stealth nécessite un ampli casque puissant qui saura répondre à ces caractéristiques spécifiques liées à la nature même du transducteur. Étant donnée sa taille, le HE1000 est clairement un casque sédentaire, la question des appareils mobiles ne se pose pas vraiment. Il faudra donc lui trouver un ampli casque de salon adéquat.

Sur le papier, son poids le place dans la catégorie des modèles moyennement lourds. Dans les faits, le confort apporté par la mécanique permet d’oublier complètement le HE1000 une fois sur la tête. Avec un bon réglage répartissant la charge entre le haut du crâne et autour des oreilles, on obtient un excellent confort de port sans aucune sensation d’échauffement ni de pression trop importante. Par ailleurs, les larges oreillettes ne gênent pas le port conjoint de lunettes.

Côté isolation, elle est égale à zéro : le casque est totalement ouvert. Il n’y a aucune barrière avec les sons extérieurs. Pour profiter pleinement du HE1000 Stealth, il faut faire le silence complet dans la pièce au risque sinon de monter exagérément le volume pour contrer les bruits environnants. Ce serait dommage car il bénéficie d’une linéarité totale indépendante du niveau de volume. Il n’y a jamais besoin de pousser pour profiter des qualités acoustiques du HE1000 Stealth.

À l’écoute

Afin d’accéder à nos playlists de test, nous avons utilisé un lecteur iFi ZEN Stream en tant que source, en mode Roon. Nous l’avons associé au DAC/ampli casque Mytek Brooklyn DAC+. Ce dernier pouvant développer jusqu’à 6 watts de puissance à travers son adaptateur XLR4, nous avions là un couple parfaitement adapté au HE1000 Stealth pour nos écoutes.

La scène sonore reproduite par le HE1000 est incroyablement large à l’écoute de la Symphonie No.1 de Mendelssohn. Sans aller jusqu’à être reproduite face à nous, elle remplit un large espace en trois dimensions autour de notre tête. Chaque plan est bien distinct des autres avec autant de verticalité que de profondeur. Les pupitres sont tous facilement lisibles, même lors des envolées dynamiques. Quant à la restitution dans son ensemble, nous profitons de la beauté des timbres grâce à un médium/aigu d’une extrême finesse. Tout sonne juste, sans ajout ni absence.

Cela fonctionne aussi bien avec le jazz intimiste de Monty Alexander. Le piano est au centre, la batterie plus sur sa droite, sur un second plan, la contrebasse est légèrement en retrait, sur la gauche. Les trois se répondent sans se marcher dessus. L’osmose telle qu’elle est reproduite par le HE1000 est parfaite en nous plaçant véritablement au cœur de la musique. L’enregistrement est proche mais les notes filent haut pour laisser beaucoup d’air autour de la scène. Lorsque la batterie passe en solo, on remarque la tension réaliste dans le grave.

Le HE1000 ne peut être décrit comme un casque « basseux ». Avec lui, le grave est à sa place. Mais lorsqu’il doit s’exprimer, comme à l’écoute de la pop électronique de Bon Entendeur sur l’album Rivages, le grave sait se faire présent, tout en délié et en puissance. L’impact que l’on attend sur ce type de musique est au rendez-vous, sans venir écraser le reste. Le HE1000 sait également fouiller au plus profond des micro-informations pour reproduire toute l’ampleur des effets et autres réverbérations bien éloignées en dehors du casque.

Le dernier album Polaris d’Emilie Simon nous permet à nouveau de constater ce dont est capable ce casque Hifiman. Les différents titres mettent en avant la beauté de la voix soutenue par un grave puissant et des sonorités qui s’envolent en dehors du casque. Il y a beaucoup d’informations et le HE1000 s’en sort haut la main sans rien écraser, en laissant de l’air entre les strates. L’aigu file haut sans jamais créer de fatigue mais en reproduisant le moindre micro-détail participant à nous plonger dans la musique.