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Festival de Jazz 2024, plusieurs grands noms pour une édition à la fois spectaculaire et voluptueuse

On retiendra de la 44e édition du Festival International de Jazz de Montréal qu’il y a eu plus d’artistes jazz que jamais parmi la programmation, que la foule était présente pour ses grands événements, et que plusieurs concerts en salle ont offert des moments de grande volupté.

En plus des Stanley Clarke, Dave Holland et Al Di Meola (en salle), on aura eu l’occasion de voir gratuitement Robert Glasper, le Cinematic Orchestra, Orville Peck, Hiatus Kaiyote, Charlotte Day Wilson, Dominique Fils-Aimé et Apashe sur la grande scène de la Place des Festivals.

Parmi les concerts (en salle) qui m’ont marqués, je dois nommer Joshua Redman - toujours bien entouré -, Alexandra Stréliski à la Maison Symphonique, le touchant hommage à Oliver Jones à l’aube de ses 90 ans, le groove d’Erik Truffaz, le flegme de Kurt Vile… et ces moments magiques vécu au Gésù, notamment avec Keyon Harrold et Shabaka. J’ai malheureusement manqué le trio londonien Ill Considered… je suis certain que ce devait être brillant!

Revoici la liste de lecture qui regroupe un titre de chaque artiste au programme, avant que l’on se plonge dans la revue des principaux concerts auxquels j’ai eu le privilège et le plaisir d’assister. Je couvre le FIJM depuis plus de 15 ans, et c’est comme Noël pour moi chaque année!

ps: suivez le compte Instagram de Qobuz Québec pour y voir plusieurs extraits et photos de ces concerts!


Joshua Redman Group

Redman est toujours bien entouré au Jazz! Je l’ai entendu avec Brian Blade, Christian McBride ou Aaron Parks par le passé, en plus de l’avoir vu remporter le prix Miles-Davis en 2019. Pour une première fois (du moins sur disque), Redman collabore avec une chanteuse! Et c’en est toute une!

Il y avait longtemps que je n’avais entendu une chanteuse d’aussi grande qualité que Gabrielle Cavassa! Une telle maitrise de son invisible instrument est une chose rare. Je crois que la dernière qui m’avait fait cette impression est Karen Young. Cavassa n’a pas remporté le prestigieux International Sarah Vaughan Jazz Vocal Competition en 2021 par hasard!

La « trouvaille » du grand saxophoniste Joshua Redman arrive à chanter avec un filet de voix, comme si elle était sur la pointe des pieds, posant chaque note exactement là où il le faut, avec une facilité (en apparence) déconcertante! C’est là la marque des virtuoses: tout leur semble facile!

Concept : les villes américaines

Outre le talent (et le charme, disons-le) de la Californienne d’origine italienne, Redman avait rassemblé une équipe toutes étoiles, bien entendu. Si Aaron Parks et Brian Blade - présents sur l’album « Where We Are » - n’y étaient pas, Paul Cornish et Nazir Ebo ont fait de l’excellent boulot au piano et à la batterie en leur absence. Le contrebassiste Philip Norris complétait le quintet.

Le concept du plus récent album de Redman est de réimaginer des titres (pop ou jazz) qui nomment une ville américaine. Nous sommes passés de l’Alabama de John Coltrane (en référence L’attentat de l’église baptiste de la 16e rue, commis par le Ku Klux Klan en 1963 qui avait tué 4 personnes et blessé 22 autres) au Chicago Blues de Count Basie, puis au mythique I Left My Heart in San Francisco, popularisé par Billie Holiday.

Redman et sa bande n’ont pas interprété mais carrément réimaginé des pièces rock et pop aussi classiques que Hotel California des Eagles et Could It Be Magic de Barry Manilow (!!) en leur insufflant une créativité jazz qui en a fait de toutes nouvelles pièces. Streets of Philadelphia, du Boss, a aussi subi le même traitement royal d’un Redman inspiré, qui s’est visiblement amusé avec ce concept.

Réalisant qu’ils ne présentaient que des villes américaines… en sol canadien, Redman a bien voulu jouer une œuvre locale. Cavassa lui a suggéré une pièce compliquée (de l’aveu de Redman lui-même) d’un des plus grand jazzmen de l’histoire, le Montréalais Oscar Peterson. Ils ont joué Place St-Henri, de la fameuse Canadiana Suite, de 1964.

Bref, un autre grand moment du maestro Redman!


Hommage à Oliver Jones

Parlant d’Oscar Peterson, c’est son fils spirituel montréalais Oliver Jones, qui a été la vedette de la soirée de clôture du FIJM, samedi soir, le 6 juillet dernier. La fille de Peterson, Céline, et le batteur Jim Doxas ont organisé une magnifique et touchante soirée hommage, à la veille des 90 ans de M. Jones, qui a assisté au concert, au Théâtre Jean-Duceppe de la Place-des-Arts,

Doxas à la batterie et le contrebassiste Éric Lagacé ont longtemps été membres de la formation de M. Jones. Ils ont accompagné une liste haut de gamme d’invités qui ont rendu un bel hommage au patriarche du jazz.

Lorraine Desmarais, une autre de nos grandes musiciennes, a ouvert le bal avec brio et panache. La classe et la précision de son jeu sont épatants!

Des figures bien connues du jazz montréalais telles le contrebassiste Morgan Moore, le trompettiste Lex French et Chet Doxas au sax, sont venus tour à tour accompagner les pianistes Rafael Zaldivar puis Taurey Butler, un Cubain et un Américain qui ont choisi Montréal comme ville d’adoption depuis plusieurs années déjà. Chet est bien entendu le frère de Jim. Les deux ont enregistré quelques opus ensemble.

Le contraste entre la pièce d’homme qu’est Rafael Zaldivar et la menue Lorraine Desmarais a généré un moment cocasse : le géant a dû descendre longtemps le banc de piano afin de trouver son aise. Sa composition Blues for OJ a frappé fort, avec rapidité.

Chet Doxas s’est ensuite illustré sur Lights of Burgundy, en duo avec Zaldivar avant qu’une plus vaste formation les rejoigne pour jazzer une oeuvre classique de Dvorak.

Taurey Butler fait partie de la jeune génération de pianistes jazz influencés par Jones. Il lui a rendu hommage à son tour avec un dynamique performance en trio, avec Doxas et Moore. Ils ont interprété Snuggles et Fulford Street Romp, deux titres de l’album Lights of Burgundy, datant de 1985, le premier sur étiquette Justin Time, avec laquelle il est toujours.

Quel batteur beau à voir, ce Jim Doxas. Visiblement reconnaissant d’avoir joué plus d’une décennie avec le maître, il a animé une partie de la soirée. Sa touche est d’une précision incroyable, il semble à peine effleurer ses fûts! Magnifique!

Une autre grande artiste d’ici, Ranee Lee, est ensuite venue chanter Beautiful Sight, d’abord seule avec Butler au piano, puis avec le groupe complet, où elle a offert un Summertime dynamique, originale et inspirée.

Une soirée pleine de reconnaissance et de célébration pour un grand musicien qui a eu la chance d’apprécier cet hommage de son vivant, M. Jones étant assis au premier rang.

Il nous a fait le plaisir de jouer un morceau à la toute fin de la soirée, avant de saluer la foule et, de son propre aveu, d’aller se coucher. « Habituellement, ça fait longtemps que je suis au lit à cette heure-là! » nous a-t-il confié, avec humour et humilité.

On a eu l’impression d’assister à une page d’histoire.

Alex Ambroise

Juste avant ce grand hommage, nous avons pu découvrir un sextuor de jazz plus traditionnel, mené par Alex Ambroise au saxo. Un trio original au centre de cette formation : Ambroise, le trompettiste et la chanteuse (dont je n’ai malheureusement pu capter les noms) ont parfaitement marié leurs efforts pour créer de très belles textures. Cette dernière ne chantait que des notes sans paroles, ce qui permettait à ses acolytes de la suivre parfaitement, sur la note. Le mélange du son du sax et sa voix était d’une exquise subtilité.

À la fin de la prestation du groupe, Alex Ambroise, diplômé de McGill a reçu le prix Oliver-Jones des mains du maître, venu le féliciter sur scène, accompagné de Céline Peterson, co-organisatrice de la soirée et fille d’Oscar, et de Jim Doxas, directeur musical de la soirée.

Shabaka

Contrairement à certaines anciennes vedettes du rap (qu’on ne nommera pas), Shabaka Hutchings approche la flûte (ou les flûtes, devrais-je dire) avec l’expertise d’un musicien haut de gamme : il est saxophoniste émérite du jazz londonien depuis une dizaine d’années.

Son exploration des différentes flûtes (il en avait emmené une bonne dizaine!), se fait avec la virtuosité acquise sur son premier instrument, le saxophone. Entouré d’une harpiste, un bassiste et du batteur Eddie Hick, tous trois des pointures jazz, Shabaka nous a fait voir du pays. Différentes ambiances, parfois aériennes, parfois plus percussives, toujours jazz, toujours intéressantes.

Contrairement à d’autres, plus amateurs mais plus connus, il n’a pas eu besoin de recourir à un « show de lumières » pour intéresser le public, venu l’entendre dans l’une des plus belles salles pour ce type de musique : le Gesù.

Erik Truffaz

Le maître français du jazz ambiant était de retour à Montréal pour un xième concert au FIJM… et on ne s’en tanne pas! Révélé il y a un quart de siècle à l’époque du jazz lounge, le trompettiste Érik Truffaz n’a cessé de persévérer, explorant ici et là, mais gardant cette ambiance envoûtante et mystérieuse dont il a le secret. Une bonne partie de son concert mettait en valeur ses deux derniers albums, Rollin’ et Clap, parus coup sur coup en avril et octobre 2023.

Entouré de trois jeunes loups, dont un à la guitare électrique (avec une belle Jazzmaster), qui avaient parfois un faim de rock et de disto, Truffaz a réussi une fois de plus à se renouveler sans se trahir. Le musicien Franco-Suisse demeure cool et branché sur le jazz actuel, du haut de ses 64 ans et sous son éternel chapeau.

Alexandra Stréliski

Si dans les années 70, André Gagnon était le petit Mozart du Québec, est-ce qu’Alexandra Stréliski est notre petite… Satie? Plus introspective, plus aérienne, plus méditative, la musique de la Québécoise de 39 ans se rapproche probablement plus de celle du Français des années ‘20 que de celles des compositeurs classiques plus anciens. Stréliski explore sensiblement moins les dissonances et le minimalisme mais elle crée ce même espace où l’auditeur peut se surprendre à rêver entre deux notes. Dans ses mouvements plus lents, dans ses micro-pauses, le temps d’un souffle, elle nous balance dans les limbes… et c’est fort agréable. Sur The Hills, elle habite le même esprit que les œuvres de jeunesse de Satie, celles qui sont les plus connues.

Alexandra a voulu décoincer son public dès le départ : « Ce n’est pas parce qu’on est à la Maison Symphonique que vous ne pouvez pas tousser! Faites du bruit, s’il vous plaît! ». Cette femme est sympathique, souriante et tellement humble, on l’imagine facilement petite fille : elle s’est amusée à tenter de déjouer le projecteur qui la suivait lorsqu’elle se déplaçait sur la grande scène de cette prestigieuse salle. Vraiment chouette!

C’est fascinant, ce succès (monstre!) qu’elle a, depuis plusieurs années! Plusieurs musiciens ont tenté l’expérience du disque piano solo (dernièrement Catherine Major, Grégory Charles, Coeur de pirate pour ne nommer que les artistes d’ici dotés d’une notoriété considérable), mais personne n’arrive à son niveau, ni artistique ni de succès populaire. Qui aurait parié sur l’ampleur de son rayonnement, en 2013 lors de ses premiers concerts?

Certains y ont crû. Alexandra a raconté avoir pourtant longtemps hésité à sortir « Inscape », parce qu’elle s’y sentait trop vulnérable. Elle ne se doutait probablement pas elle-même que la planète entière s’y intéresserait. Un peu plus tard, elle nous a présenté une amie violoniste qui l’accompagne depuis son tout premier concert.

Dotée d’une personnalité attachante, d’un humour rafraîchissant et d’une simplicité désarmante, Alexandra Stréliski semble savourer chaque moment de son aventure musicale avec la même intensité qu’elle joue chaque note de son piano. Et c’est beau à voir!

Elle nous a aussi joué une pièce qu’elle avait composée à l’âge de 14 ans, transmettant instantanément l’espoir que les rêves peuvent se réaliser. Les moments magiques se sont succédé lors de cette soirée, dont cette pièce en duo violoncelle et piano droit.

Je me demande parfois comment fait-elle pour replonger dans les émotions auxquelles elle doit la naissance de plusieurs titres. Élégie est basée à la fois sur une dure séparation… ainsi que sur la légèreté et l’espoir des débuts d’une nouvelle. L’interprète arrive-t-elle à se distancer de la compositrice? L’émotion y est, en tous cas. Intacte.

Kurt Vile and The Violators

J’ai la chance d’avoir vu Kurt Vile 2 ou 3 fois depuis ses débuts, notamment à Osheaga en 2016, et chaque fois je suis envouté par son rock flegmatique mais entraînant, qui fonctionne complètement avec son look grunge négligé de vieil ado, qui adore les guitares.

Et ça, on a remarqué! L’ami Kurt change de guitare À CHAQUE CHANSON! Le gars le plus occupé sur la scène était clairement son technicien « guitar tech » qu’il a d’ailleurs présenté à la foule bien avant ses Violators. « Here’s Richard, you’re gonna see a lot of him tonight. » lança-t-il, pince-sans-rire, mais petit sourire en coin. Effectivement, le bon Richard est venu lui tendre une guitare différente dès qu’une chanson arrivait à sa fin, question de ne pas perdre trop de temps dans ces changements.

En plus d’une belle collection de titres, on a pu constater que Kurt avait une belle collection de guitares!

Myriam Gendron

Deux mots sur la Québécoise Myriam Gendron, qui a ouvert la soirée au MTelus, avant Kurt Vile. De son propre aveu, elle n’a pas « réchauffé » la salle comme on dit car « je fais des chansons tristes, moi, alors vous pourrez vous réchauffer avec Kurt! ». Seule à la guitare, sèche ou électrique, Gendron a été rien de moins qu’épatante avec ses chansons qui semblent venir d’une autre époque. Ma délire a été un moment magique durant lequel la foule s’est presque recueillie devant la noblesse de son chant. Impressionnant!

Protoje x I Tippy Grade

La performance de Protoje, l’une des vedettes du reggae moderne, a plu à une partie de son public, rassemblé au Club Soda, qui ont chanté et dansé avec le rastaman et son DJ.

Mais, à seulement eux deux sur scène, Protoje et I Tippy Grade ont dû recourir à des bandes enregistrées. Bien qu’habilement manipulées par le souriant producteur DJ, certains fans ont trouvé frustrant de constater que la voix de Protoje provenait souvent d’enregistrements alors que la star s’en tenait à de petites interjections (yeah yeah) entre ses phrasés pré-enregistrés. Sur les réseaux sociaux, certains l’ont qualifié de paresseux.

C’est effectivement un peu dommage que le chanteur ne soit pas davantage impliqué dans son concert, mais, au final, la musique était bonne et l’ambiance était à la fête.

Simon Denizart

En format quatuor, le pianiste de Créteil maintenant naturalisé canadien (ce qu’il nous a annoncé avec fierté), a offert une solide performance, digne du « vieux pro » qu’il commence à devenir. Non pas que Denizart soit vieux en âge, mais cela fait bientôt 10 ans qu’on le voit année après année, au Jazz ou ailleurs, s’établissant comme l’un des piliers de la nouvelle génération de jazzmen québécois. Entouré de Jonathan Arsenault à la basse électrique, Elli Miller Maboungou aux percussions (et nouveau papa la nuit précédente) et de Michel Medrano Brindis à la batterie, Denizart a joué plusieurs titres de son nouvel album « Piece of Mind » paru fin mars, dont 9-4, en référence au 94, code de son patelin natal.

Denizart a plaidé en faveur du multiculturalisme, lui qui, justement, apprécie jouer avec des musiciens d’Abitibi, de Montréal et de Cuba (respectivement). Un contraste avec l’actualité politique de son pays d’origine, a-t-il souligné, amer.

On n’a pas fini de l’entendre, ce pianiste énergique et créatif!

Keyon Harrold

Le trompettiste Américain du Missouri Keyon Harrold voulait depuis des années concrétiser un concert avec son « big brother », le pianiste Jason Moran qu’il affectionne particulièrement. Et on peut comprendre l’envie d’Harrold : Moran est tout un pianiste!! Parfois sensible, parfois percussif, parfois dans la douceur, parfois dans l’atonalité, il est à l’aise sur tous les terrains, complètement investi avec son instrument.

Harrold, quant à lui, a démontré de belles choses à la trompette, produisant des sons chauds et riches. Parfois une coche trop fort, pour cette salle qu’est le Gesù.

Pour la petite histoire, Harrold était un copain d’école de Robert Glasper. Il a débuté en jouant de la trompette pour le rappeur Common, puis s’est retrouvé à participer à des enregistrements chez Jay-Z, Beyoncé, 50 Cent, Gregory Porter, Mac Miller, Mary J. Blige, puis a tourné avec Michael Jackson, le Cirque du Soleil, Rihanna, Eminem… C’est aussi sa trompette que l’on entend dans le biopic sur Miles Davis, se synchronisant aux doigts de l’acteur Don Cheadle.

Somme toute, un concert à superbe ambiance, avec des pièces de 20 minutes qui nous ont fait passer par toute la gamme des émotions et paysages sonores.


Geoffroy

Le chanteur pop soul montréalais a immédiatement conquis le MTelus avec son charme naturel. Cloppe à la main, attitude décontractée, ravi d’être là, il a entonné plusieurs chansons que son public connaissait par cœur et semblait enchanté de réentendre.

Pour les néophytes comme moi qui le découvrent avec son dernier opus, ‘Good Boy’ - clairement une référence à son chien - et ses hits ‘C.A.Y.A.’ et ‘Early Morning Sun’, ce sont le groove de ses musiciens et son charisme sans effort qui impressionnent le plus.

Geoffroy, de son nom complet Geoffroy Sauvé, est un chanteur et compositeur montréalais dont le style unique mêle la pop, la soul et des influences électro. Après avoir voyagé à travers le monde, il a apporté une touche cosmopolite à sa musique, ce qui se reflète dans ses albums. ‘Coastline’, son premier album sorti en 2017, a reçu des éloges pour ses sonorités rafraîchissantes et ses textes introspectifs. ‘Good Boy’, son dernier opus, continue sur cette lancée, explorant des thèmes personnels avec une sincérité désarmante. Sa musique est caractérisée par des mélodies accrocheuses, des rythmes groovy et une voix douce mais puissante, faisant de lui une figure montante de la scène musicale canadienne.

Jeanne Added

C’est un tour de chant audacieux que la Française Jeanne Added a offert au public du FfJM le lundi 1er juillet. Simplement accompagnée de son pianiste Bruno Ruder, elle a révélé ses titres dans leur expression la plus pure, dépouillés de leur emballage rock (ce qui contraste avec mon souvenir de son concert au Centre Phi en 2015, qui m’avait enchanté - c’était à l’époque de A War Is Coming). Added s’est investie corps et âme, livrant une performance intense et viscérale de ses compositions, ainsi qu’une interprétation d’un titre de Prince.

Tous deux issus du Conservatoire de Jazz, Added et Ruder ont revisité un standard, I’ve Got You Under My Skin, qu’ils ont habilement déconstruit et réinventé à la limite du free jazz. Une réussite incontestable.

Avec une amplification minimaliste et presque sans effets, Added a eu le courage de se présenter sans artifice, mettant ainsi en valeur ses prouesses vocales et son interprétation artistique.


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