Focal Hadenys : un casque filaire ouvert sur toutes les musiques

La gamme de casques haute-fidélité signée Focal comprenait jusqu’ici quatre modèles dont les tarifs démarraient à 1 000 €, un ticket d’entrée déjà élevé. Dans les références existantes, il y avait deux modèles avec transducteurs à membrane béryllium, les plus chers, et deux autres avec membrane aluminium et magnésium.

Focal a conservé cette dotation pour les deux nouveaux casques Azurys et Hadenys. Le premier est un modèle clos, le second est ouvert. C’est celui-ci que nous avons reçu et qui se destine à des écoutes personnelles dans un environnement calme. Il reprend le design des casques iconiques de Focal dans un format légèrement simplifié et réduit en taille.

Présentation générale du Focal Hadenys

Comme toujours chez Focal, chaque casque présente un coloris différent spécifique. C’est le marron foncé qui a été retenu pour l’Hadenys. Par ailleurs, la couleur et le nom sont liés. Focal indique que ce dernier est dérivé du terme Hadéen correspondant à la formation de la Terre il y a près de 5 milliards d’années. Dans sa communication, Focal précise que le casque Hadenys « incarne un retour aux sources ». On peut comprendre cela comme un objectif de naturalité dans la reproduction de la musique.

L’esthétique est bien connue et indique immédiatement que l’on fait face à un casque Focal. Il reprend la conception de tous les autres modèles avec un arceau épais, des yokes en métal et l’extérieur des coques ponctuée de découpes en forme d’hexagones. C’est le cas de tous les casques Focal ouverts. On retrouve le logo de la marque au centre de ces coques avec le nom du modèle inscrit en toutes lettres ainsi que la technologie des transducteurs.

Les hexagones laissent passer le son à travers un tissu acoustique. Il y a aussi une grille aux fines perforations sous le logo. Les yokes réglables en rotation dans deux axes sont en magnésium pour ne pas ajouter de poids inutile au casque. Le système de glissière pour le réglage de l’arceau est un peu plus simple que sur les modèles haut de gamme avec un maintien par de simples pièces en plastique.

Il est facile d’obtenir un bon réglage avec cet arceau grâce aux huit crans de chaque côté. Le confort est de mise avec le dessous de l’arceau rembourré et protégé par du tissu respirant. Toutefois, il y a un peu plus d’appui sur le dessus de la tête qu’avec les plus gros casques Focal. En effet, ces derniers, plus imposants, répartissent mieux la charge entre les gros coussinets appuyant sur les tempes et l’arceau. Mais le Hadenys étant plus léger, le résultat est assez similaire sur la durée.

Les coussinets à mémoire de forme sont recouverts eux aussi de tissu respirant. Au fond des oreillettes, un tissu acoustique protège la grille rigide placée devant le transducteur de 40 mm composé d’un alliage d’aluminium et de magnésium. Le dôme prend la forme d’un « M », une caractéristique propre à Focal. Globalement, malgré d’emploi de certains matériaux en deçà des autres modèles, la finition de ce casque fabriqué en France est impeccable. On notera que le dessus de l’arceau est recouvert de cuir véritable, toujours dans les tons de marron foncé.

Utilisation du Focal Hadenys

Le confort de ce casque Hadenys est plutôt très bon. Les coussinets qui entourent bien les oreilles grâce à la mémoire de forme ont un peu tendance à chauffer après des écoutes prolongées, mais rien de rédhibitoire dans ce domaine. Les 300 grammes du casque sur la tête se font vite oublier. En outre, les yokes qui maintiennent les oreillettes sont suffisamment dégagés vers l’extérieur et les coussinets assez malléables pour ne pas gêner le port simultané de lunette.

Afin de pouvoir proposer des casques plus accessibles, Focal a été obligé de simplifier certaines choses dans la conception comme nous l’avons vu. La connectivité a elle aussi été simplifiée. Sur les modèles haut de gamme, il y a une connexion mini-jack par oreillette avec un câble correspondant. Ce qui permet au passage d’utiliser des cordons symétriques si on le souhaite. Sur le Hadenys, il n’y a qu’une sortie mini-jack stéréo positionnée sous l’oreillette de gauche.

Le cordon fourni est également bien moins haut de gamme. Il est terminé par de simples fiches en plastique, bien que la couleur du cordon comme des fiches soit marron, en accord avec le casque. Les prises mini-jack 3,5 mm sont tout de même plaquées or. Par ailleurs, un adaptateur 3,5 vers 6,35 mm est fourni. Plaqué or lui aussi, il se visse pour une meilleure tenue.

Focal fourni une valisette de transport rigide pour le Hadenys. Évidemment, elle est de couleur marron. Dans les valisettes des modèles supérieurs, le casque ne se replie pas, ce qui donne de jolis accessoires de transport, mais très encombrants. Le Hadenys a des oreillettes qui pivotent pour mettre le casque à plat, comme c’est le cas du modèle Bluetooth Bathys par exemple. La valisette est alors compacte avec seulement 7 centimètres d’épaisseur. Une poche intérieure permet de ranger des accessoires tandis que le cordon prend place au centre du casque.

L’Hadenys étant un casque ouvert, il n’empêche pas le son de sortir, ni les bruits environnants d’entrer. Son isolation naturelle est quasi inexistante. Pour bien profiter de la musique avec ce casque, il faut donc l’utiliser dans un environnement calme, à la maison, de préférence la porte fermée. Il faut se mettre dans des conditions identiques à l’écoute d’un système Hi-Fi avec des enceintes. A la différence près que les équipements à mettre en œuvre sont simplifiés avec le casque Hadenys.

A l’écoute

Nous avons utilisé le Focal Hadenys dans deux situations assez courantes pour ce type de casque. D’une part, nous l’avons relié à notre ordinateur de bureau via un DAC USB-C FiiO KA3. Nous avons ainsi pu utiliser directement l’application Qobuz desktop. Ensuite, nous sommes passés dans notre pièce de test où l’ampli casque est devenu notre préampli DAC réseau Merging Anubis. Dans cette situation, c’est Roon avec Qobuz intégré qui a pris la main pour la sélection de la musique.

Nos écoutes ont débuté avec le dernier album Twentyfour de Al Di Meola. Le casque Hadenys nous a donné d’excellents résultats sur les guitares avec beaucoup de détails sur le toucher des cordes. Ces mêmes guitares mises en avant bénéficiaient de beaucoup d’aération avec des placements stables dans l’espace. Les timbres des cordes nous ont semblé plutôt réalistes dans cet exercice, en offrant des écoutes où l’on peut profiter pleinement du jeu des artistes.

Sur la compilation jazz MPS intitulée Reunion in the Black Forest, toute la puissance du piano joué par Oscar Peterson était bien retransmise. Nous aurions préféré un peu plus de matière dans le haut-grave/bas-médium pour donner plus de corps aux notes graves et à la contrebasse en accompagnement. C’est ici l’une des limites du Hadenys si l’on cherche à le comparer avec des modèles au-dessus de sa catégorie.

Le funk du groupe The Emperor Machine nous a permis de constater que le casque Focal maîtrisait la partition dans les plus basses fréquences. Le grave est articulé autant qu’il donne de l’impact. Il y parvient sans que cela ne devienne proéminent au risque de le classer dans la catégorie des casques « basseux ». Ce n’est pas le cas. Il tire le meilleur de la batterie et des percussions afin que tout le monde soit à sa place, le tout avec un ampli casque assez basique. Ce qui indique au passage qu’il sera très facile d’alimenter l’Hadenys.

La conception ouverte du casque a fait notre bonheur à l’écoute de la Symphonie No. 7 de Bruckner par l’Orchestre de Pittsburgh. La scène sonore dépasse amplement les limites des oreillettes pour offrir un large panorama traversant la tête de part en part. L’effet de profondeur s’appréhende sans effort avec une bonne lecture de l’étagement des plans. En revanche, sur ce genre musical comme avec ceux des extraits précédents, il nous manque un peu de verticalité. Là encore, c’est une qualité que l’on trouvera sur les modèles de gamme supérieure.