Editor's Picks

Les meilleurs albums d’octobre 2024

Chaque mois, la rédaction de Qobuz repère pour vous les sorties à ne pas manquer, dans tous les genres.

October 2024 Monthly Recap

BLUES/COUNTRY/FOLK (Stéphane Deschamps)

Octobre 2024 : premier mois sans Kris Kristofferson dans l’histoire de la musique. Le chanteur (et acteur) est mort fin septembre à 88 ans, après avoir écrit quelques grands chapitres du roman de l’americana. Mais l’histoire n’est jamais finie. Dans les marges, on (re)découvre aujourd’hui l’Américain Tucker Zimmerman, 83 ans, alias « le secret le mieux gardé du folk ». Son album Dance of Love est un trésor de folk chenu et relax.

Dans le monde du rock, la grande nouvelle de l’été fut l’annonce de la reformation d’Oasis, le groupe des frères Gallagher. Mais dans le monde du blues-rock, c’est plutôt la sortie des enregistrements de Rory Gallagher pour la BBC qui fait du bruit. Beaucoup plus calmes mais pas moins bonnes, deux sorties folk-blues méritent l’amour ce mois-ci : le très rétro Things Done Changed de Jerron Paxton et l’intemporel In The Real World d’Eric Bibb (ainsi titré parce qu’enregistré dans les studios Real World). Et l’ovni d’octobre est Acadia, le troisième album de la guitariste (et multi-instrumentiste) américaine Yasmin Williams. Avec ses nombreux invités et ses dix doigts agiles, elle transcende les styles et la guitare folk instrumentale.

CHANSON FRANÇAISE (Nicolas Magenham)

Ceux qui sont déjà nostalgiques des JO de Paris ont pu se consoler avec la sortie du single de Philippe « Dionysos » Katerine le mois dernier (Nu). Ce mois-ci, ils pourront se replonger dans la performance de Céline Dion à la cérémonie d’ouverture puisque sa reprise de L’Hymne à l’amour sort le 10 octobre. Accompagnée au piano par Scott Price (son directeur musical depuis 2015), l’interprète de My Heart Will Go On rend un hommage vibrant à Edith Piaf, perchée au premier étage d’une tour Eiffel qu’on a cru voir vaciller. Quelques jours avant sortait À travers, le nouvel EP de L, alias Raphaëlle Lannadère. A la fois puissant et planant, l’univers de L se focalise ici sur des femmes qui l’inspirent, depuis l’Iranienne Mahsa Amini jusqu’à Greta Thunberg en passant par Miriam Makeba.

Abracadabra est le quatrième album de Klô Pelgag. Un disque qui porte bien son nom car les chansons de la Québécoise sont littéralement magiques. Instruments acoustiques et machines se mélangent intelligemment dans ces morceaux pleins de douceur, mais aussi d’interrogations sur le monde qui l’entoure. Le même jour sortait le nouvel album de La Femme, Rock Machine. Après les caniculaires Teatro Lucido et Paris-Hawaï, la formation de Marlon Magnée et Sacha Got remonte vers le nord et rend hommage à la new wave et la cold wave des années 1980. Pour la première fois chez La Femme, les morceaux sont entièrement écrits en anglais, et l’on navigue parmi le riche panthéon des deux artistes qui semblent vouloir exorciser – avec beaucoup d’humour – leurs influences musicales.

Dans un style beaucoup plus feutré, Clou publie son deuxième album intitulé À l’évidence. Découverte grâce à un radio-crochet sur France Inter, Clou écrit des chansons empreintes de belles mélodies, de pureté vocale, et de textes pudiques sur l’amitié, la famille, ou encore son amour du vélo ! Terminons ce panorama avec Revolver, le nouveau disque de Marc Lavoine. Comme beaucoup de chanteurs populaires de sa génération, il revisite ses tubes passés en compagnie d’un orchestre symphonique. On y retrouve C’est ça la France, Le Parking des anges, Elle a les yeux revolver et Qu’est-ce que t’es belle, avec Catherine Ringer qui reprend du service pour l’occasion.

CLASSIQUE (Pierre Lamy)

Spécialiste des programmes en regards croisés, le remarquable ensemble vocal Irini livrait en début de mois Printemps sacré, un programme audacieux présentant en miroir les polyphonies Renaissance d’Heinrich Isaac et d’autres chants liturgiques géorgiens de la même époque : une rareté à ne manquer sous aucun prétexte. Le 18, c’est un autre Heinrich, Schütz, né un siècle après Isaac, qui est mis à l’honneur chez Ricercar par l’ensemble belge Vox Luminis et son éminent chef Lionel Meunier qui livrent un Oratorio de Noël du plus bel effet. Côté vocal toujours, mais en soliste, la soprano Aleksandra Kurzak nous enchante dans son récital-hommage à la cantatrice du XIXe siècle Cornélie Falcon. Le 11, l’Orchestre symphonique de Montréal et son chef titulaire Rafael Payare faisaient paraître chez Pentatone un diptyque virtuose autour de deux pièces phares Schönberg : Pelléas et Mélisande et La Nuit Transfigurée. On ne fera certainement pas l’impasse sur le très attendu Requiem de Mozart par Raphaël Pichon et un ensemble Pygmalion à son meilleur : l’album croule déjà sous les éloges unanimes de la presse. Le 25, focus sur le piano avec deux sorties événements : les Concertos N°20 et 23 de Mozart menés d’une main de maître par la pianiste star Khatia Buniatishvili dans une version qui fera date. Et pour finir, une bouleversante sortie posthume du regretté Maurizio Pollini, en tandem avec son fils Daniele, dans un crépusculaire programme Schubert.

ELECTRONIQUE (Smaël Bouaici)

Le mois d’octobre a commencé avec la réédition d’un mythe, l’album Selected Ambient Works Volume II d’Aphex Twin, première apparition de l’artiste anglais sur le label Warp en 1994, présentée trente ans après en version augmentée pour une incroyable odyssée onirique de 27 titres. Dans le rétro toujours, revoici Cassius avec un Best Of qui raconte l’épopée de ce groupe phare de la French Touch jusqu’en 2019 et la mort de Zdar, avec un Boombass prêt à relancer la machine. Le même jour, un autre vétéran de la scène électronique française faisait son retour, Agoria, avec l’album le plus feel good de sa carrière, Unshadow. Autre album qui a marqué le mois : Dreamstate, de la productrice britannique Kelly Lee Owens, qui compose autour du concept de daydreaming et signe un superbe disque entre euphorie et mélancolie. Côté miel, on a aussi beaucoup aimé le retour du producteur canadien Caribou, qui retrouve la joie avec Honey, un album 100 % dancefloor, ainsi que la consécration de Honey Dijon, aux commandes du dernier volume de la série de compilations DJ-Kicks, pour un hommage à house des 90′s.

ROCK & ALTERNATIF (Charlotte Saintoin)

Octobre, toujours chargé, commence très fort cette année. Le 4, The Smile, le truculent trio réunissant Jonny Greenwood, Thom Yorke et Tom Skinner, sortait les riffs dans un troisième disque aux petits oignons et au titre menteur. Loin d’être une collection de chutes de studio, Cutouts a déjà sa place réservée bien haut dans les tops albums de 2024. A la même date, bien plus confidentiel, Geordie Greep s’échappait de Black Midi avec le très risqué The New Sound, un premier disque solo explosif à l’équilibre méticuleux, où chahutent jazz, art-rock, expérimental ou encore bossa. En France, il faut mettre la main sur le dernier Mustang. Le fougueux combo de Clermont-Ferrand qui avait failli mettre la clé sous la porte renaît de ses cendres chez Vietnam avec Mégaphénix, 34 minutes de rock’n’roll à l’écriture minimale et puissante : leur meilleur disque à date. Non loin de là, parues sur Capitane Records, les poétiques chansons de notre chouchou belge Nicolas Michaux prennent un peu plus la lumière. Si vous êtes passé à côté, on vous recommande au passage son précédent disque, Amour Colère. Pour celles et ceux qui comptent passer la fin d’année sous la couette, emportez le sensible Patterns in Repeat, que la folkeuse anglaise Laura Marling dédie à sa fille, ou bien le dernier Jonah Yano. Après le collaboratif Portrait of Dog, l’artiste nippo-canadien retrouve une partie des musiciens de BadBadNotGood pour écrire d’autres aventures soul-jazz chloroformées. Pour ceux qui préfèrent les palpitations, il faut plutôt miser sur Porridge Radio, le quatuor de Brighton mené par Dana Margolin. Au sommet de son art, la songwriteuse au cœur brisé parfait ses miniatures indies à la grandeur mélancolique.

JAZZ (Stéphane Ollivier)

Le jazz « français » est à l’honneur en ce mois d’octobre avec en tête d’affiche PianoForte, projet collectif aussi brillant qu’ambitieux réunissant quatre pianistes stars (Baptiste Trotignon, Pierre de Bethmann, Eric Legnini et Bojan Z) à l’apogée de leur musicalité. Autre valeur sûre de la scène hexagonale, le saxophoniste Alban Darche s’associe au cornettiste classique Emmanuel Bénèche pour proposer à la tête de leur Mirifique Orchestra une relecture inspirée de la musique de Giuseppe Verdi (Verdi Remix). Place à la nouvelle génération pour la suite, avec d’abord le premier disque en leader du « batteur dont tout le monde parle », Gautier Garrigue, pour une musique sophistiquée et atmosphérique évoquant le label ECM (La Traversée). Tout aussi délicat mais relevant d’une esthétique à la fois plus métissée et chambriste Close to the Water du quartet de la jeune violoncelliste Adèle Viret vient délicieusement troubler les frontières entre les genres.

Même chose pour la chanteuse Charlotte Planchou qui, entre chanson, pop, jazz et classique, signe avec Le Carillon un disque d’une grande densité poétique. Enfin, dans un registre plus résolument jazz, le saxophoniste Musina Ebobissé propose dans Abstract Narratives une musique organique d’inspiration coltranienne d’une grande force lyrique. On reste dans le saxophone, mais cette fois version US, pour ne manquer sous aucun prétexte Blues Blood, passionnante et mélancolique rêverie déambulatoire au cœur de la mémoire afro-américaine imaginée par la star montante du label Blue Note Immanuel Wilkins. On ira également faire un tour à New York du côté du Village Vanguard avec Ben Wendel (Understory : Live at the Village Vanguard) et à Paris, dans la fournaise du New Morning, avec les Five Elements de Steve Coleman (PolyTropos / Of Many Turns) pour constater une fois encore que le jazz se consomme de préférence sur place, et ce sans modération.

Retour au piano avec la Canadienne Kris Davis qui, à la tête d’un tout nouveau trio, rend un vibrant hommage aux grandes musiciennes qui l’ont inspirée (Run the Gauntlet). On retiendra aussi Brightlight, dans lequel le contrebassiste israélien Avishai Cohen développe la dimension orchestrale de son univers en agrégeant à son trio un ensemble de jeunes musiciens ; le très poétique et très insituable To Everythnig a Season de The Magic Lantern (pseudonyme de l’auteur-compositeur-interprète Jamie Doe), brouillant les frontières entre folk, jazz et musique classique contemporaine ; et enfin Grande Terre de Roy Hargrove, album inédit exhumé par le label Verve dans lequel le trompettiste afro-américain entouré d’un all-stars band de musiciens cubains, américains et guadeloupéens signe une magnifique escapade du côté de la créolité dans tous ses états.

WORLD (Stéphane Deschamps)

Séquence nostalgie d’un instant de grâce : il y a 20 ans sortait Cru, le deuxième album du Brésilien Seu Jorge. La réédition anniversaire remastérisée de l’album permet de se souvenir que c’était un grand cru, un disque de samba minimal aux pouvoirs magiques, irrésistible avec ses deux reprises de Bashung et Elvis. L’année suivante, Seu Jorge allait sortir un autre grand disque basé sur des reprises de Bowie, pour le film La Vie aquatique de Wes Anderson. Sur le même continent, mais plus à l’ouest, en haut à gauche, les Colombiens de La Sonora Mazuren emballent avec leur cocktail latino hallucinogène à base de cumbia, de musique des Andes et de guitares psyché-surf. Ce groupe foufou et cultivé est parrainé par les Meridian Brothers, et ça s’entend.

La chanteuse Mayra Andrade commence à avoir une belle carrière discographique derrière elle. Elle l’a récemment revisitée sur scène en version guitare-voix, et ReEncanto est l’enregistrement d’un de ces concerts à Londres. En version acoustique, fadoïsées, ses chansons tiennent la route et révèlent encore plus la voix impressionnante de la chanteuse. Enfin, l’émerveillement du moment (voire de l’année) vient de Here and Now, l’album du Marocain Walid Ben Selim en duo avec la harpiste classique Marie-Marguerite Cano. Walid Ben Selim y met en chansons des poésies soufies. Un disque live, forcément live, qui capte de la beauté en suspension, une mélancolie traversée par la lumière et redonne tout son sens à l’idée de musique sacrée.

METAL / ROCK (CHIEF BRODY)

Les sanglots longs des guitares de l’automne... Swallow the Sun porte le nom parfait pour attaquer la saison, malgré le titre lumineux donné à son neuvième album. Doom et mélancolie sont au programme de ce Shining plein de jolies promesses. À l’opposé de cette lenteur contemplative, Devin Townsend s’apprête à dégainer son PowerNerd joyeusement barré dont les compositions ont été pondues en moins de deux semaines. De l’énergie et de la folie plein les enceintes avec ce bourreau de travail que rien n’arrête. Les fans d’Alice In Chains vont encore devoir patienter, Jerry Cantrell ayant décidé d’enchaîner avec un nouvel album solo, I Want Blood. En même temps, l’illusion est pour ainsi dire parfaite, le chanteur-guitariste étant le compositeur à l’origine de presque tout ce qui a fait le succès du groupe l’ayant amené dans la lumière. Du riff magique et des voix doublées comme jamais : nos Français ne sont pas en reste en ce début de saison grise. Après avoir fait du bruit grâce à son single La Machette sorti en pleine période d’élections on ne peut plus mouvementées, Lofofora appuie sur l’accélérateur avec son album Cœur de Cible. Toujours fâché, jamais calmé. Enfin, pour celles et ceux qui veulent se mettre du death plein les esgourdes, Loudblast revient avec Altering Fates and Destinies, un album présenté par Stéphane Buriez, leader du groupe, comme sombre et puissant, à cheval entre le respect de la tradition et l’envie de continuer à se forger une identité propre en ne se fixant aucune barrière. Enfin, le héros de tous les guitaristes Jimi Hendrix est célébré avec la compilation Electric Lady Studios: A Jimi Hendrix Vision, qui offre un regard inédit sur les dernières compositions de sa carrière avec ces sessions de juin 1970 dans son nouveau studio de Greenwich Village.

REGGAE (Smaël Bouaici)

Octobre a vu le retour du vétéran du reggae français Nuttea avec l’album Tribulations, sur lequel il déroule son flow classique, notamment sur l’excellent single Egaux avec le lauréat du dernier Grammy Award reggae, le Jamaïcain Kabaka Pyramid. Auteure du génial tube Heavyweight Sound il y a trois ans, la chanteuse brésilienne Nina Girassóis s’est enfermée avec le producteur Paulera dans son Rocky Studio de São Paulo pour sortir Superfluido, son premier album adoubé par le label du soundsystem helvète OBF, Dubquake Records. La vedette jamaïcaine Protoje sort quant à lui The Jamaican Situation, un EP compact et efficace toujours avec son roots qui flirte avec le hip-hop et le R&B. On y entend notamment le titre 80′s Wild qui revient sur les grands événements politico-économiques des années 80 jamaïcaines, de la mort des deux idoles Bob Marley et Jacob Miller à la crise économique qui a ravagé le pays. Les amateurs de dub se régaleront avec la version dub de l’album Love & Fire des Black Seeds, paru en 2022, confié à deux spécialistes de la question, Dr Lee Prebble, de Surgery Studios à Wellington en Nouvelle-Zélande, et le légendaire producteur jamaïcain Scientist. Enfin, le label londonien Soul Jazz est retourné fouiller le catalogue du label culte jamaïcain Studio One pour la compilation Studio One Power Mix, qui rassemble des perles de Prince Jazzbo, Johnny Osbourne ou du pianiste Jackie Mitoo, le directeur musical de Studio One, avec ce merveilleux instrumental intitulé Lovers Rock.

HIP-HOP (Brice Miclet)

Plutôt calme, ce mois d’octobre a vu quand même éclore, outre-Atlantique, plusieurs albums d’importance, à commencer par celui, posthume, du regretté Rich Homie Quan, emporté par les addictions le 5 septembre 2024. Un mastodonte testamentaire nommé Forever Goin In, archétype du son d’Atlanta, avec ces prods trap bourrées de piano et de sensibilité exacerbée. Plus au nord, Tee Grizzley continue de parsemer sa discographie d’excellentes idées, dont la dernière, Post Traumatic, est transformée en un album d’une grande virulence, malgré des titres plus apaisés tels que le single Blow for Blow avec J. Cole ou le superbe Situationship avec Mariah The Scientist. Dans une esthétique plus héritée du rap des années 1990, l’ultra-prolifique Benny The Butcher publie un album commun avec 38 Spesh, rappeur exigeant actif depuis plus de quinze ans. Leur association se nomme Stabbed & Shot 2, est une démonstration de maîtrise dans la pénombre, à laquelle participent plusieurs sommités telles que Busta Rhymes ou Harry Fraud. Enfin, le Californien Yeat sort un album majeur dans sa carrière sans cesse grandissante, Lifestyle, que les amateurs de rap bizarre et pompeux ne doivent pas rater.

En France, cinq projets de taille ont vu le jour, à commencer par GOAT de Niska et Ninho, réunion au sommet des charts d’une indéniable efficacité. Mais un concurrent de taille venu de Montreuil semble indéboulonnable : Werenoi. Avec la réédition de son album Pyramide 2, augmenté de très nombreux inédits, il truste les premières places dans une esthétique énigmatique et rude qui le caractérise. Au début du mois, un autre bulldozer avait fait place nette, à savoir le projet marseillais 13 Organisé 2, ainsi que les excellents albums de B.B. Jacques et NeS, respectivement baptisés Blackbird et Pour 2 Vrai.

SOUL/R&B (Brice Miclet)

S’il vous est arrivé d’entendre des chansons insipides interprétées par Samara Joy, faites-nous signe. Car depuis trois ans, la chanteuse gospel et jazz new-yorkaise frôle régulièrement la perfection tout faisant perdurer une tradition sonore, presque un académisme, héritée de grandes voix à la Abbey Lincoln ou Ella Fitzgerald. En huit morceaux réunis dans l’EP Portrait, elle ravive trois quarts de siècle d’histoire musicale. Héritage toujours avec la voix du soulman Leon Bridges qui retentit sur son nouvel album, Leon, plus imprégné par les codes country que ses prédécesseurs, ainsi que par une démarche pop organique bienvenue. Mais l’événement du mois est sans conteste la publication du septième album de Tyler, The Creator, intitulé Chromakopia, qui repousse les limites de l’univers de cet artiste à part, dans la continuité musicale du précédent Call Me If You Get Lost, toujours sinueux, toujours tout à fait fascinant. En France enfin, une petite révélation : AnNie .Adaa. Rappeur, certes, mais tellement inclassable par son approche mélodique et ses production abstract qu’il contentera les amateurs de R&B contemporain par son approche expérimentale du genre. Son nouvel EP, Là où le soleil se fait rare, est une pépite.

Kelly Lee Owens, Yasmin Williams, Avishai Cohen, Maurizio Pollini et Jimi Hendrix, illustration de Jess Rotter.