Wolf von Langa Qobuz Edition, des enceintes ultra-techniques

Wolf von Langa conçoit des enceintes haut de gamme fabriquées exclusivement à la main en Allemagne. Nous sommes ici dans l’artisanat pur avec l’utilisation de matériaux sans concession et une véritable attention au détail pour chaque modèle sortant des ateliers. En effet, chaque enceinte est testée individuellement pendant plusieurs jours avant d’être envoyée au client.

Si vous avez l’habitude de vous rendre sur les salons dédiés à la haute-fidélité dites « high end », vous avez déjà forcément croisé l’un des modèles von Langa. La gamme comprend moins de dix références. Le style est plutôt du type moniteur ou grande colonne mettant en œuvre différentes techniques éprouvées et bien connues des plus passionnés : haut-rendement, tweeter à ruban, large bande. Les modèles Qobuz Edition seraient presque les plus classiques. Ce sont en tous les cas les plus compacts.

Présentation générale des enceintes Wolf von Langa

Les enceintes Wolf von Langa Qobuz Edition représentent une déclinaison spécifique d’un autre modèle de la gamme dont la conception de l’ébénisterie ainsi que les coloris disponibles sont légèrement différents. Globalement, la partie technique ne change pas vraiment. Grâce au partenariat avec von Langa, vous avez accès à l’enceinte Qobuz Edition en série limitée. Elle sera proposée dans trois finitions : blanc en quantité limitée, ou les deux nuances de gris suivantes. Le modèle illustrant cet article n’est pas le modèle Qobuz Edition mais en présente l’essentiel.

Le boîtier en MDF - étanche et rigide - est couplé avec l’enveloppe extérieure en pierre par une liaison souple. C’est ce qui le distingue des types de fabrication connus sur le marché (tout comme les haut-parleurs intégrés). On voit immédiatement que l’on est face à une enceinte bien construite dont la robustesse globale ne laisse aucun doute. Le poids est l’avenant avec plus de 11 kg par enceinte, alors que ce sont des modèles de bibliothèque. En termes de conception, les entourages des haut-parleurs sont chanfreinés, ce qui permet aux ondes créées par les haut-parleurs de s’épanouir sans être gênées par des angles vifs. Par ailleurs, le haut-parleur d’aigu est totalement découplé de la façade pour ne pas être influencé par le travail du woofer.

Le tweeter AMT est un modèle plat à ruban. Ce type de haut-parleur est devenu assez courant dans les enceintes actuelles à partir du milieu de gamme chez certains fabricants. Il a pour avantage une bande passante extra-large dans le haut du spectre, jusqu’à 33 000 Hz à -10 dB. Cela lui permet de reproduire les harmoniques que nous n’entendons pas directement mais qui participent tout de même au message sonore en ouvrant l’aigu pour plus de détails. Vous aurez peut-être noté la dissymétrie volontaire des tweeters sur chaque enceinte : modèle droit et gauche ne sont pas identiques.

Le woofer à la membrane très spéciale est devenu une référence très courue. Il est fabriqué par la société Purifi qui s’est faite connaître pour ses excellents modules d’amplification numérique que l’on trouve à l’intérieur d’appareils de marques renommées. Purifi fabrique aussi des haut-parleurs pour certaines marques d’enceintes tel que Wolf von Langa. Ils se caractérisent visuellement par une suspension en forme de chaîne de montagne miniature qui réduit la distorsion dans un facteur 10 par rapport à des haut-parleurs à suspension conventionnelle. La membrane en papier pressé mesure 16,5 cm de diamètre.

Utilisation des enceintes Wolf von Langa

Afin de rendre ses enceintes les plus performantes possible, Wolf von Langa a multiplié les membranes. De cette façon et bien qu’elle soit compacte, l’enceinte Qobuz Edition peut être utilisée seule, sans apport de grave extérieur par un caisson. C’est un fonctionnement attendu par de nombreux utilisateurs qui souhaitent lier le pratique à l’agréable. Pour cela, von Langa a positionné deux membranes de plus sur ces enceintes.

En complément du woofer en façade, deux haut-parleurs passifs visuellement identiques prennent place sur l’enceinte, un sur chaque face latérale. Dos à dos, selon le principe du résonateur de Helmholtz dixit von Langa, ils vont travailler de concert avec le woofer afin d’augmenter la surface d’émission dans les plus basses fréquences. Ainsi, il n’y a pas besoin d’évent bass-reflex, ce qui règle le problème des bruits potentiels d’écoulement d’air. Les membranes passives viennent également de chez Purifi, toujours avec cette suspension spécifique et sa membrane en papier pressé.

Les enceintes Qobuz Edition ont besoin de respirer. Les membranes passives latérales étant émettrices, il faut leur laisser suffisamment d’espace pour s’exprimer. Ces enceintes ne pourront donc pas être placées entre des livres et des objets de décoration. Il faut leur dédier un emplacement bien dégagé, idéalement sur des pieds de sol afin de les positionner à bonne hauteur vis-à-vis de l’auditeur lorsqu’il est assis sur son canapé.

La puissance admissible annoncée est de « seulement » 100 watts grâce à une sensibilité correcte de 88 dB. Il ne faudra pas hésiter à leur offrir cette puissance demandée. Elle sera transmise à travers les très beaux borniers haut-parleurs en cuivre pur provenant de chez WBT. Ils sont simples, la bi-amplification n’étant pas prévue. Enfin, von Langa précise que les filtres passifs internes, donc invisibles, sont réalisés sur mesure à partir d’inductances de haute qualité et de condensateurs haute vitesse à faible perte.

A l’écoute

Nous avons relié ces enceintes Qobuz Edition à notre amplificateur SPL s800 d’une puissance confortable en classe AB. Il a été nourri par un streameur iFi Audio associé à un préamplifcateur/DAC Mytek Brooklyn. Nous avons utilisé Qobuz intégré en Hi-Res au sein de l’application Roon.

La voix de Samara Joy sur son dernier album Portrait est totalement détachée des instruments. Elle se matérialise légèrement en avant, dans sa bulle supportée par les instruments dans un second plan en arc de cercle. La sensation de réalisme est assez frappante grâce à toutes ces petites nuances que distillent les enceintes. Les fins de note filent et s’évanouissent loin derrière les enceintes. Elles savent magnifier des enregistrements extrêmement bien réalisés comme des titres un peu anciens bénéficiant de moins de travail de production. Si bien que l’on a presque l’impression d’être face à des morceaux de démonstration quoi que l’on écoute.

Nous poursuivons avec l’histoire de Cassius à travers le Best Of 1996-2019. Les enceintes balancent un grave puissant qui ne s’écroule jamais, même lorsque le message se complexifie. Les fondations sont là et ne bougent pas. On fait face à un grave à la fois rond, chaleureux et en même temps rapide. La sensation de descente dans l’infra est très bonne, même si elle dépendra du couplage avec la pièce d’écoute. Dans notre cas, cela a fonctionné avec brio. Et pourtant, nous n’avons jamais eu l’impression que les enceintes forçaient ou tentaient de démontrer quoi que ce soit. Elles sont droites dans leurs bottes et donnent quand il faut donner, sans broncher. Le besoin d’un caisson de basses complémentaire ne s’est jamais fait ressentir.

La Symphonie No. 104 de Haydn par l’Orchestre de Chambre Danois nous a permis de profiter d’une scène sonore profonde et large. Les placements des pupitres sont respectés. Les cordes et les instruments à vent sont supportés par les percussions, le tout avec beaucoup d’aération. Tout est parfaitement lisible et détaillé. L’écoute est agréable et nous entraîne vers des enchaînements ininterrompus. Et puis nous terminons sur l’édition remastérisée de l’album Cru par Seu Jorge. La présence face à nous de la voix et des instruments est une nouvelle fois réaliste grâce à un respect des timbres sans faille dans le médium-aigu.

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