Jusqu’ici, Sonus faber s’était aventuré sur le chemin de la Hi-Fi connectée à travers des enceintes monoblocs uniquement. Les Duetto sont bel et bien des enceintes haute-fidélité auxquelles on a greffé tout le nécessaire afin qu’elles deviennent parfaitement autonomes. Leur objectif est de faire disparaître tous les éléments de la chaîne Hi-Fi afin de simplifier le système pour qu’elles, et elles seules, soient mises en valeur.
Les gammes d’enceintes Sonus faber les plus accessibles sont les Lumina et les Sonetto G2. Cependant, les Duetto ne font partie ni de l’une ni de l’autre. Ce sont véritablement des modèles indépendants avec leurs haut-parleurs spécifiques. En revanche, en termes de style, elles se rapprochent plutôt des Sonetto G2 avec leur ébénisterie effilée et un montage en façade assez semblable.
Présentation générale des Sonus faber Duetto
Aucun doute, les enceintes connectées Duetto font bien partie de la famille Sonus faber. Commercialisées en paire indissociable, les Duetto sont constituées de deux enceintes visuellement identiques. Cependant, comme c’est la tradition dans ce domaine, il y a une enceinte maître et une enceinte esclave. La différence se voit sur le dessus : seule l’enceinte maître est équipée des touches de commande.
Les Duetto sont proposées dans deux finitions : un placage noyer clair ou un placage type bois foncé appelé graphite. Le fin veinage du noyer clair rappelle immédiatement la finition iconique des autres enceintes de la marque, à une différence près. Sonus faber a décidé d’appliquer le placage en miroir sur ses enceintes connectées. C’était déjà le cas sur le modèle tout-en-un Omnia. Cela donne une certaine dynamique visuelle aux Duetto.
En façade, on retrouve une pièce de cuir noir en forme de losange oblong qui sert de zone d’accueil aux haut-parleurs. Cette matière est typique des enceintes du fabricant italien. Elle est cerclée d’une jolie pièce en métal apportant un certain luxe à l’ensemble. La petite zone noir brillant correspond au récepteur de la télécommande infrarouge. La base de couleur noire est légèrement en retrait afin de laisser la part belle au placage. Il existe des pieds de sol en aluminium noir qui deviennent ainsi le prolongement de l’enceinte. Le cache aimanté en tissu reprend la même forme de losange allongé.
Le tweeter de 28 mm à dôme en soie est positionné au fond d’un guide d’onde spécifique aux Duetto. Le woofer à longue excursion mesure 13,4 cm de diamètre. Ce sont des haut-parleurs classiques avec une mise en œuvre typique des enceintes de la marque. A cela s’ajoute une ébénisterie aux angles verticaux largement adoucis pour éviter toute diffraction néfaste à l’établissement des ondes sonores. Par ailleurs, vues du dessus, les Duetto prennent volontairement la forme d’un luth, comme bon nombre d’autres modèles Sonus faber.
En termes d’amplification pour ces enceintes connectées, une réserve de puissance confortable lui a été intégrée. En effet, chaque tweeter a droit à 100 watts en classe AB. Tandis que le médium/woofer bénéficie de 250 watts, cette fois en classe D. Ainsi, Sonus faber a marié le meilleur des deux mondes, chaque classe d’amplification présentant ses avantages dans la bande de fréquences qui lui est confiée. Corolaire de cette avalanche de puissance disponible : chaque Duetto a besoin d’être reliée à sa propre prise de courant.
Utilisation des Sonus faber Duetto
La face arrière est occupée par une pièce spécifique munie de multiples ailettes. En son centre se situe l’évent bass-reflex. Mais ici, nulle trace de connectique, ce qui renforce le côté bel objet des enceintes. La connectique se trouve en réalité en dessous. Quand les Duetto sont sur leurs pieds supports, ces derniers étant évidés, les câbles passent directement à l’intérieur, toujours dans un souci esthétique. Si elles sont posées sur un meuble ou tout autre support, une encoche à la base des enceintes permet de laisser les câbles sortir.
La connectique filaire a été bien pensée pour couvrir les besoins les plus courants. Il y a tout d’abord une prise RCA stéréo à double fonction. Selon la position du sélecteur juste à côté, cette entrée est soit au niveau ligne pour toutes sortes de sources, ou bien en mode phono pour une platine vinyle, associée à la borne de masse également présente sous la Duetto maître. Côté numérique, deux possibilités s’offrent à vous : une entrée optique, pour un lecteur CD par exemple, et une entrée HDMI ARC, pour connecter un téléviseur. Tout cela permet de concevoir un système multisource déjà conséquent autour des Duetto. De plus, une sortie mono subwoofer laisse la possibilité de leur associer un caisson de basses filaire, issu du catalogue Sonus faber par exemple.
Le Bluetooth est également présent afin de recevoir le son d’un smartphone ou d’une tablette. Avec le codec aptX HD, la qualité de la liaison sera maximale. Passons au réseau avec une prise RJ45 pour l’Ethernet et le wi-fi intégré sans antenne visible. Il existe bien une application mobile Sonus faber, mais elle ne sert qu’à l’installation et à la configuration. Pour transmettre la musique aux Duetto, il faut passer par l’un des trois protocoles suivants, ce qui permet d’utiliser le service de streaming de son choix : AirPlay 2, Google Cast ou Roon.
L’application Sonus faber offre quelques réglages afin d’optimiser l’installation des Duetto. Il est possible de moduler le niveau du tweeter par rapport au médium/woofer. Un loudness va améliorer le niveau des basses fréquences à faible volume. On indiquera également si les enceintes sont placées proches ou loin d’un mur, ce qui nivellera le niveau dans le grave. C’est également ici que l’on règle la présence d’un éventuel caisson de basses.
L’app Sobus faber permet d’inverser la position des enceintes, si l’on a placé l’enceinte maître plutôt à droite ou à gauche. Sur cette dernière, la surface tactile appelée « Senso » offre les commandes essentielles : volume, changement de plage, changement de source. Les leds de couleur indiquent, selon un code établi dans la notice, la source en cours d’écoute. Ces mêmes fonctions sont disponibles sur la télécommande infrarouge de belle facture. Cependant, il faut bien viser l’enceinte maître pour que les commandes soient prises en compte.
A l’écoute
Les Duetto ont pris la place de nos enceintes Dynaudio de référence. Pour profiter de Qobuz dans la meilleure résolution possible, nous avons utilisé les Duetto avec Roon où Qobuz est intégré. Dans l’app, nous avons simplement indiqué que l’enceinte maître se trouvait à droite et que les deux enceintes étaient éloignées des murs. La communication entre les deux enceintes s’effectue sans fil via la technologie UWB. Offrant une liaison Hi-Res, elle nécessite que rien ne se trouve physiquement entre les deux Duetto, ce qui était le cas dans notre pièce d’écoute.
Nous avons débuté les écoutes par de l’électro chargée en basses fréquences, en l’occurrence le nouvel album Ritual de Jon Hopkins. Les Duetto présentent une excellente assise dans le grave avec de la puissance et de l’impact. Les premières notes sont explorées avec brio pour de si petits woofers, bien que les plus exigeants dans le domaine puissent peut-être ressentir le besoin d’utiliser la sortie subwoofer configurable. Pour un usage tout-en-un, on peut largement se satisfaire des performances proposées grâce à l’assise et à la présence dans le grave des Duetto. Dans les réglages avancés de l’app Sonus faber, nous avons désactivé le « Loudness maximiser » qui en faisait un peu trop, même à faible volume. Tout cela dépend de l’association des Duetto avec l’acoustique de votre pièce.
Le jazz moderne de Wolfgang Haffner sur l’album Life Rhythm passe avec facilité sur les Duetto. Elle leur offre une scène ample avec beaucoup de séparation entre les instruments. Mais la scène prend vie dans notre pièce avec beaucoup d’épaisseur et un joli grave centré en appui. On profite également de la justesse dans le médium-aigu avec un piano et des cuivres présents et précis. Ce registre est maîtrisé par les Duetto. Il manque à notre goût un peu d’emphase et de chaleur dans le haut grave. Sonus faber a fait le choix de la droiture et c’est plutôt la puissance du grave qui soutient l’ensemble.
Les Duetto excellent sur les musiques actuelles, comme le hit du moment de Sabrina Carpenter. Ces titres ultra-travaillés en termes de mixage, avec de la réverbération et autres traitements pour donner de l’ampleur, offrent un formidable terrain de jeu à ces enceintes Sonus faber. La musique remplit aisément la pièce avec une sensation tridimensionnelle. On ne pourra pas leur reprocher leur manque de vivacité. Cependant, lorsque la scène sonore doit être précise et sans artifice, dans son découpage et son étagement, les Duetto sont moins appliquées. Sur la Symphonie No. 7 de Dvořák par l’Orchestre symphonique de Londres, les placements sont un peu moins fidèles que d’habitude, avec une puissance concentrée sur le centre et les extrémités, c’est-à-dire les enceintes, et un peu moins de présence au centre-gauche et au centre-droite. Ce n’est pas rédhibitoire mais il se peut que l’image que l’on a de ses morceaux favoris puisse être légèrement différente avec les Duetto.